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très grande dïnvention toute française, que nous montrerons.
Permettez-moi d'éclairer ce point en faisant appel à vos souvenirs d'un autre ordre. Quoique, dans la première manière de Raphaël, on retrouve tout entier celui dont il avait reçu les leçons, Perugin, avec sa naïveté un peu gauche, mais si charmante, et sa sobriété excessive de détails, est-ce que cela diminue Raphaël, qui ensuite a tant augmenté Pheritage reçu de son maître ? De même peut- on contester que Beethoven, si original, si puis- sant, si varié, si fécond en idées, doive cependant beaucoup à Mozart? Et Mozart lui-même, quelles que soient sa fécondité personnelle, sa flamme et sa grâce, cette simplicité passionnée, si pénétrante, ne doit-il pas beaucoup à Haydn, chez lequel ces mêmes qualités sont déjà si remarquables î' Et Haydn, très probablement, devait aussi quelque chose de ses premiers essais à tel ou tel autre maître, Bach ou le Porpora. Eh bien! à peu près de même le romantisme que nous étudions dans Corneille n'en existe pas moins, quoiqu'il ait sa source dans Guillem de Castro et dans le Ronzancero. Et celui que nous montrerons dans Racine n'en existe pas moins, quoiqu'il ait ses sources dans Pantiquité soit grecque, soit latine, soit hébraïque. - Et, de notre temps, quoique Victor Hugo, dans Ilcrnani, doive quelque chose au Rmnanccro, lui aussi, et à Shakspeare, quoique George Sand