LE RoMANnsME nes crAssiouias 393
veautés hardies, du moins en fait dexpressions et de style, qu'on pourrait également normner romantiques, - outre que lui aussi, par ses Sat-iras, a fait révolution, ou, si vous aimez mieux, contre-révolution, en mettant lin à la Fronde litté~ raire, comme Louis XIV à la Frondc politique, et en courbant tout sous lo joug d'une autorité abso- lue? - Pour ne parler que de ses harfliesses, dont quelques-unes sont telles quo je ne saurais les citer ici, Boileau, dans son âge mûr, a cru bien faire en émoussant quelques-uns de ces traits trop vifs, échappés à la verve (le sa jeunesse et dignes de Mathurin Regnicr; Boileau toutefois, même assagi avec excès, n'a pas efïzice, Dieu merci, toutes ses hardiesses premières; il en a gardé quelques-unes. Quand j`avais Phon- neur, en 1852, à Bruxelles, de rompre chaque jour le pain de l'exil avec notre grand poete Victor Hugo et ses deux fils, dansles conversations littéraires qui étaient Passaisonnement de ce pain quotidien, il arriva mainte fois au chef del'école romantique de citer avec éloge ces vers de Boileau sur la fem- me coquette, qui le matin fait son visage et le défait !e soir,
Et, dans quatre mouchoirs de sa beauté salis, Envoie au blanchisseur ses roses et ses fys.
Victor Hugo aimait à citer ce double trait, qui en elïet est comme un double eclair de style. -