LE noMANnsME uns ctassxouns 395 si vous voulez, très neuf et très original? Or, Boi- leau, dans d'autres pièces, a cru devoir clïacei* des traits qui étaient, pour le moins, aussi remarqua- bles et encore plus osés que ces deux-là, - sans compter, dans un autre genre, sa parodie des Héros de romans, où, après avoir proteste' ailleurs contre le burlesque, il se laisse entraîner lui- même par le torrent et y mouille un peu sa perru- que. Boileau fut donc novateur, lui aussi ; mais surtout il fut toujours prompt à soutenir, à encourager, à défendre,àglorifiei' les novateurs d'un plus hautvol. Il salue par de jolies stances la première des grandes comédies de Molière, sa première grande bataille contre les bigots FÉcole des Femmes; il vient encore à la rescousse dans la longue guerre de Tartu/fe, qui dure au moins cinq ans: il détend Racine contre ses ennemis; il applaudit au triomphe du Cid, en homme qui, né justement sous cet astre, l'année même, 1636, semble avoir, au moins dans ces vers charmants où il célèbre Rodrigue et Chi- mène, reçu le double rayon de l'un et de Pautre. ll est donc du parti des révolutionnaires littéraires, et donne souvent ce que Sainte-Beuve appellera a le premier coup de cloche ››, le signal qui pro- clame un nom nouveau. Il voit clair dans la mêlée; il a à la fois le sang-froid et Pardeur; il se porte partout où l'on fait pointe, et soutient ceux qui poussent en avant. Cest donc avec justice qu'on