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sacrifié, pour plus de sûreté, la raison à la foi! Et quel étrange fondement il prétend donner à cette foi même, son seul asile! « On n'entend rien aux ouvrages de Dieu, dit-il, si on ne prend pour principe qu'il a voulu aveugler les uns et éclairerles autres. ›› (Yest en etfet sur cette doctrine prodigieuse que se fonde tout son édifice, tout le système du jansé- nisme. Quel Dieu, que celui-là! Que d'éloquence et de subtilité il faut, pour soutenir et développer une conception si étrange ! Ainsi non seulement la raison, suivant Pascal, est incapable de certitude, et c'est sur le néant de la raison qu'il prétend établir tout son raisonnement, -- comme si ce n'était pas la reconnaître tout e11 la niant, que de la faire juge de ce qu'on dit contre elle! car enfin, si vous posez cet axiome que « tout ce qui est Fobjet de la foi ne saurait l'être de la raison ››, à quoi bon faire un livre de raisonnement pour assujettir l'es- prit à la foi? - mais encore il prétend fonder la foi en Dieu sur la négation de la justice, sur la Grâce toute pure, dest-à-dire sur le bon plai- sir de Dieu. De toute éternité et avant qu'ils fussent nés, Dieu a voulu, uniquement parce que cela lui a plu, sauver les uns, en très petit nom- bre, et damner les autres. Telle est la doctrine janséniste, qui est conforme, quoi qu'on ait voulu dire, à celle de saint Augustin : c'est la doctrine de la Grâce et de la Prédestination.
Dès lors cette imagination surexeitée, concentrant