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que sur le corps, mais bien Celui qui peut, en même temps, perdre et le corps et l`àme (37).
Fidèles à cette mission et aux conseils du Haitre, tous les papes, depuis St-Pierre, opposant le " Non passa-mus " aux injustes prétentions du Sanhédrin (38), et revendiquant fièrement la liberté du ministère sacerdotal, jusquää Léon XIII, proclamant, dans son Encyclique " Inzmortale Dei, " que c`est à l'Eglise et non à I'Etat que Dieu a donné le mandat de connaitre et de décider tout ce qui touche à la religion, tous ont affirmé et défendu les droits et Pindépen- dance du pouvoir spirituel “avec une énergie et une liberté " qu`a seule égalées leur persévérance à reconnaitre l'indé- ** pcndance légitime du pouvoir politique. "
L`histoire de l'Eglise est pour ainsi dire l`histoire même des luttes soutenues par la papauté pour maintenir intacte cette double souveraineté. Un écrivain protestant (39) en a fait lui-même l`aveu sincère : " Ce sont les papes, dit-il, “ qui ont proclamé et soutenu la ditférence de l'Eglise et de “ Flîtat. la distinction des deux sociétés, des deux pouvoirs, de leur domaine et de leur droits respectifs. Ce fait, ajou- “ te-il, fut le salut et f/zonrzeur (le la civilisation chrétienne."
Ce que les papes ont affirmé par rapport à leur pouvoir suprême sur l`Eglise tlniverselle. les évêques de tous les temps et de tous les pays l`ont revendiqué par rapport à leur autorité sur leur diocèse respectif. Dans la personne d`()sias, le célèbre évêque de Cordue, ils ont dit aux empe- reurs et aux princes : " Ne vous ingérez pas dans les cho- " ses spirituelles et ne rendez pas de décrets sur les ques- " tions purement religieuses, mais, au contraire, laissez-nous “ le droit de vous instruire à cet égard. A vous, Dieu a. “ donné l`empire, à nous, le gouvernement de l`Eglise, et de
(37) Nohte timer-e eos qui occidunt corpus, animam autem non possunt occi- dere, sed potins timete eum, qui potest et animam et corpus perdere in gehen- nam. (Matth. x, 26.)
(38) Act. Aposi. iv, 20. (39) M. Guizol.