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scientifique. Il raisonnait les idées des autres avant de les accepter; il

. se dêfiait, comme Stallo, son grand ami, du charlatanisme, sous quelque forme qu`il se présentait. Il controlait tout, et, si les théories à la mode ne lui convenaient pas, il cherchait ailleurs, et il trouvait souvent dans ses propres idées la solution cherchee. Quelquefois même cette défiance des théories courantes le poussait vraiment trop loin. Il lui est ainsi arrive de vouloir remplacer les hypothèses admises avant lui par d'autres hypothèses dont la probabilite n'égalait pas toujours, aux yeux de ses confrères, celle des théories qu'il croyait démodêes. Telle est. entre autres, sa théorie dite crinitiq ue. sur Porigine des gneiss.

Qu'il me soit permis de citer encore comme un exemple caractéristique des idees toutes personnelles de Hunt, ce qu'il dit sur la nature des combinaisons chimiques.

La grande loi des proportions définies a fait adopter par tous les chi- mistes, à peu rÿexceptions près, la théorie atomique sur la constitution de la matière. Dans cette hypothèse (car au fond ce n°est qu'une hypo- thèse) tous les corps sont des agrégats d'atomes ou de molécules, et les composés résultent du groupement des atomes des composants. De même, la décomposition se produit quand ces molécules se résolvent en groupements plus simples.

Dans Fhypothèse opposvfie, de la continuité de la matière telle que sou- tenue autrefois par Platon et Aristote, et défendue encore de nos jours par leurs disciples, les corps ne seraientpas des agglomérations düitomes distincts, separés les uns des autres par un espace vide. La matière serait continue et indéfiniment divisible.

Hunt se prononce carrément pour cette dernière hypothèse. Pour lui les combinaisons chimiques ne consistent pas dans des groupements de parcelles (molécules ou atomes) préexistantes, mais dans la compénétra- tion des corps qui se combinent. En 1853, il écrivait: « Les volumes des espèces minérales qui se combinent sont toujours confondus dans celui de la nouvelle espèce qui se produit .... .. La théorie atomique qui fait con- sister la combinaison dans la juxtaposition des éléments composants est insoutenable ›. Il adopte tout simplement la délinition que Hegel donne de la combinaison chimique en disant que c'est i Pidentiñcation du diffé- rent et la différenciation de Pidentique. ll allait encore plus loin quand il prétendait, en 1867, que toutes les espèces minérales devaient sortir d'un seul élément, ou «Tune vitatière giremière, par procédé chimique.