ARMAND DURAND. 229
_
Xlll
On avait allumé les bougies et tiré les ri- deaux de bonne heure, ce soir-là, dans l'élé- gant salon du Manoir d'Alonville, car la soirée était humide et le vent soulïlait avec une cer- taine violence. Gertrude de Beauvoir était assise, rêveuse et pensive, dans le plus grand et le plus moelleux des fauteuils de Fappartement. Elle avait un ouvrage de broderie sur ses genoux; sur la table, à côté d'elle, se trouvaient des lai- nes et du canevas; à ses pieds des livres et des journaux: ce désordre démontrait clairement qu'elle avait souvent changé dbcctlpations, nc trouvant dïntérêt ou d'amus'ement à aucun. Elle fut tirée de sa rêverie par Ventrée de Mon› tenay qui, sans s'occuper de la froideur avec la- quelle elle le recevait,-cur il avait fini par s'ha- bituer à ses manières capricieuses,-avait traîné un autre fauteuil près du sien et s'y était assis.
*Avez-vous entendu parler du dernier ma- riage? lui demanda-t-il après avoir échangé quelques phrases banales.