MALnBnANcHs. 1155 choses qui ne sont pas la pensée même; qu°alors il est évident qu'elle est une chose pensante; qu`il ne faut pas cependant se demander pourquoi elle pense, pas plus qu'on ne se demande pourquoi le corps est étendu, ni pourquoi en pensant elle pense à quelque chose, parce que ce sont des faits clairs en eux- mêmes, et dont il n°y a pas de raison à donner; voilà pour les principes. Ifobservation régulière, * sincère et sagement contenue dans le domaine de ce qui est clair; Papplication de ce procédé àla pensée comme à ce qu°il y a de plus clair dans l`âme humaine; une psychologie , en un mot, qui rappelle l°esprit et les principales maximes du Discours de la méthode et des Illéditatíons, tel est le début dÃArnauld, telle est sa préparation à sa dispute avec Male- hranche. ' Il commence, dans ces sentiments, par faire re- marquer que ce système, cette philosophie des idées, comme il se plaît à Fappeler, n'est fondée que sur des imaginations qui nous sont restées des préjugés de Fenfance. En effet, d`où viennent ces deux prin- cipes sur lesquels elle repose : 4° que l`ãme ne peut apercevoir les objets que quand ils sont présents; 2° que les corps ne lui sont présents que par certains êtres représentatifs qu°on nomme des idées? lls viennent de ce que , comme les enfants et les gens qui manquent dcxpérience, on compare, pour lex- pliquer, la vue de l°esprit avec celle du corps; et de ce qu”on suppose que ses objets doivent aussi, pour être perçus , être présents ou représentés; présents, quand ils sont spirituels, représentés quand ils ne le sont pas; en sorte que dans ce second cas, comme les philosophes de l`école` et même comme Gassendi