117 0 LIVRE vr. suis imaginé avoir découvert Péblouissement des autres , il seroit juste que j`en portasse la confusion. . . . . . . . . . . . . . . . Maisje dis plus, Monsieur, quand il n`y auroit rien de solide dans tout ce que j`ai écrit sur le sujet des idées ,je serois très-aise que si notre ami n”en est pas persuadé, et qu°il demeure tou- jours dans ses premiers sentiments, il les défende du mieux qu°il pourra sans mépargner, en se ser- vant des termes qu`il jugera les plus propres à faire voir qu°il n`a point tort; mais que c`est moi qui ai combattu mal à propos cette belle maxime si digne de Dieu: que c`est en Dieu que nous voyons les choses. ›› Telle fut la critique d`Arnauld. Elle ne resta point sans réplique. Elle fut suivie d`une réponse dans laquelle Malebranche , après différents reproches adressés à son adversaire, et, entre autres, celui de s`être attaché au point le plus métaphysique et le plus abstrait de la Recherche de `la vérité, au lieu d`avoir discuté, comme il l`avait promis, le traité de la nature et de la grâce, Malebranche qui, en gé- néral, soit dans la polémique, soit dans la doctrine, se répète peut-être un peu trop, ne fait guère que reproduire en faveur de sa théorie les divers raison- nements qu°il a présentés dans la Recherche elle- même, ou dans les écla/ircíssenzents qui Faccompa- gnent; et, on peut le dire des deux antagonistes, dès leur première rencontre, tous leurs grands coups sont portés , et, dans la suite de leurs disputes, ils les varient avec plus ou moins de bonheur et d°a- dresse; mais ils n”y en ajoutent point de nouveaux; c`est toujours le même fond darguments pour ou contre la théorie qui les divise. Arnauld n`était pas homme à laisser passer la réponse de son adversaire