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beautés sensibles , ni à se rendre le goût trop fin et trop délicat pour les discerner : il n°y a rien qui aíïoiblisse tant l`esprit et corrompe tant le cœur. ››

Il y a, comme on sait, dans Malebranche, deux théories capitales: la théorie des idées et celle des causes occasionnelles; les quatre précédentes Médi- tations sont généralement consacrées à la première; la suivante l°est a la seconde.

Mais cette seconde théorie ne nous est pas moins connue que Tautre, et nous n°avons plus besoin désormais de l°analyser longuement; il suflira de la présenter ici, résumée dans quelques phrases. « Dieu fait tout comme cause véritable et comme cause générale; mais, outre la cause générale, il y en a une infinité de particulières; outre la cause véritable, il y en a de naturelles , et que je dois appeler occasion,- nelles, pour ôter Féquivoque dangereux 'qui naît de la fausse idée que les philosophes ont de la nature. ›› (P. 429.) « Ces causes ne le sont que de nom, et tout ce qu"on peut en dire, c`est qu`elles ont la puis- sance de faire ce que Dieu fait par elles; ou plutôt qu`e1les ne sont pour lui que des occasions de pro- duire certains effets en conséquence des lois quiil se fait pour exécuter ses desseins d`une manière uni- forme et constante , par les voies les plus simples et

les plus dignes de sa sagesse et de ses autres attri-

buts. ›› (P. 429.)

Je noterai ici en passant cette proposition que je rencontre et qui au moins prise en elle-même et à la lettre n`est pas parfaitement d°accord avec diautres propositions de Malebranche sur le même sujet : « Les volontés de Dieu, quoique éternelles et immua-