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tions des mouvements: la première qui veut que tous les corps tendent à continuer leur mouvement en ligne droite; la deuxième que les corps qui se choquent se meuvent toujours du côté qu°ils sont le moins pressés et qu'ils soient mus avec des vitesses réciproquement proportionnelles si le ressort n`y change rien.
Or ces' deux règles, qui ne président sans doute pas à la formation des êtres organisés, pour laquelle Dieu en a dautres, mais qui s°appliquent du reste à tous les corps de la nature, maintenues dans leur simplicité et leur constante généralité, entraînent toutes les suites inutiles ou fâcheuses que nous voyons dans le monde. « Ce sont ces lois, dit Male- branche, qui détruisent, qui renversent, qui dissi- pent à cause de leur simplicité; il est vrai, ajoute-t-il, qu`elles sont en même temps si fécondes qu`elles ré- tablissent ce qu`elles ont renversé; et encore que Dieu ne les a pas établies à cause de tels effets; mais parce que, extrêmement simples, elles ne laissent pas que de composer et de former des ouvrages ad- mirables.
« Du reste, pourquoi ces eíïets, pourquoi les lois dont ils suivent, pourquoi ce monde tel qu`e1les le font? parce que Dieu n`en a pas voulu un meilleur pour des pêcheurs; à une race désordonnée il falloit un monde où il y eût des désordres. Le monde pré- sent considéré en lui-même n`est point un ouvrage où la sagesse de Dieu paroisse telle qu`elle est; mais le monde présent, considéré par rapport à la simpli- cité des voies par lesquelles Dieu le conserve, consi- déré par rapport aux pêcheurs qu°il punit et aux justes qu`il exerce et éprouve en mille manières, con-