MALEBRANCHE. 533 chemin; je serai sobre de textes, mais je ne les écarterai pas entièrement.

Les Entretiens sont, comme on le sait, au nombre de quatorze.

Le sujet en est une doctrine de la Providence.

Hauteur commence, pour la démontrer, par rap- peler en ces termes sa philosophie des idées, qui en est en effet un des principes : « Allons, Théodore ,

*dit Ariste, partout vous voudrez; je suis dégoûté

de tout ce que je vois dans ce monde matériel et sensible, depuis que je vous entends parler d`un autre monde tout rempli de beautés intelligibles. Enlevez-moi dans cette région heureuse et enchan- tée. Faites-m°en contempler toutes ces merveilles dont vous me parliez l`autre jour d'une manière si magnifique et d”un air si content... ›› Sur quoi Théodore répond à Ariste : « Transporté dans

_ ce monde intelligible, contemplez-en les beautés....

Nourrissez-vous de la substance de la vérité, et préparez-vous à entrer plus avant dans ce pays inconnu vous ne faites encore qu°aborder. Je tãcherai de vous conduire jusqu°au trône de la ma- jesté souveraine, à qui appartient de toute éternité

cette terre heureuse et immobile habitent nos _

esprits. ››

Mais, comme je viens de le dire, Malebranche ne revient ici à sa philosophie des idées que pour prouver Fexistence et les attributs de Dieu; il en fait donc aussitôt Papplication à ce sujet. Ainsi, selon lui, Dieu nous est donné comme la substance des idées, ,et non comme l`objet d'aucune d°elles. L`in- fini n`est pas visible par une idée qui le représente; ,il est à lui-même son idée; il n`a point darchétype.. ..