550 LIVRE VI. causes occasionnelles qui sont des volontés humaines? Malebranche trouve de grands avantages à cette h-y- pothèse des causes occasionnelles. Arnauld est pré- cisément de l°avis contraire, et soutient que d°après ce système on doit aimer; craindre et adorer autre chose que Dieu' , puisqu`il n°est en quelque sorte que* liinstrument des causes occasionnelles, et que le bien quiil nous fait vient en dernière fin de ces causes. Telles sont, dans leur généralité, les principales objections qu°il élève contre certains points de doc- trine des Méditations et par suite des Entretiens. Je n'ai pas besoin, je pense, de les reprendre pou.r les discuter et en apprécier la valeur. La plupart sont décisives, et marquent fortement le défaut du système auquel elles sont opposées. ll y a surtout la double maxime qui dit que Dieu préfère sa sagesse à son ouvrage, et ne fait rien qu°à la condition des voies les moins composées ou les plus simples, qu°il me paraît avoir très-justement attaquée. ll faut aussi remarquer la distinction qu°il établit entre les vo- lontés et les lois en Dieu. Malebranclie les confond à et prend pour la même chose , dit Arnauld , agir par des volontés générales ou des lois générales. Or il y a la confusion; car les lois sont l°ordre selon lequel se font les choses , et les volontés ce par quoi les choses 'se font; les lois sont générales, mais les volontés sont particulières; elles sont des applications des lois ou des actes déterminés et relatifs à. tels ou tels cas, en vertu de ces lois. Je me borne pour le mo- ment à cette observation; plus tard et dans la Con- clusion par laquelle je terminerai, j`aurai l°occasion de revenir et de m”expliquer plus au long sur ces questions. A