586 Livni: v1. (on se rappelle à cet égard la doctrine de Malebran- che), l`idée même de l`ãme : par conséquent l`ordre en ce qui la regarde est comme voilé à nos yeux, c`est-à-=dire que Pordre moral nous échappe et 11ous surpasse; que par suite Fobjet , le but de la vertu n°est plus que la vérité du géomètre et du physicien; que la vertu elle-même n'est que la pratique de cette vérité, et la morale une application d`une philosophie qui se borne au nombre et à l`étendue ; de sorte que Malebranche, pour avoir fait en métaphysique la faute de méconnaître l`idée de Fâme, est condamné en morale à ne proposer, au moins s'il veut être consé- quent, que des règles relatives à l`ordre physique, et que ce magnifique palais dïdées, pour rappeler Fexpression dflàrnauld, qui devait être couronné et comme consacré par les pures images et les types divins de la justice et de la sainteté, finit par n°être plus un temple, un lieu sacré, mais seulement un monument d`une sublime géométrie. Voilà le vice capital de la solution de Malebranche. Y en a-t-il une meilleure? je le crois, je Pespère, mais je ne voudrais cependant pas mïangager à la proposer; je me bornerai seulement ici à quelques courtes réflexions '. La question de l'ordre en morale n`est autre que celle du bien. Or toute recherche touchant le bien semble devoir être commencée par une nette distinc- tion du bien dans le sujet et du bien dans Fobjet, du bien dans Tãme et hors de Fâme. Il faut donc d`abord se demander ce qu`est le bien dans Fâme? (Test la vertu. Mais la vertu n°est pas ' Voir au surplus mon Cours de vnorale, particulièrement dans la pré- face de la deuxième édition.