614 LIVRE VII.
En tout donc le traité des Premiers éléments des sciences est un livre sobre, élégant, et utile, de la famille de celui de la Connaissance de Dieu et de soi- mênze, qui se recommande sans doute par de moins hautes qualités, mais qui n'en a pas moins sen in- ccntestable mérite et 'serait certainement une excel- lente introduction à Fétude de la philosophie.
Voilà ce que j°avais à dire du P. Lami; je ne voudrais cependant pas le quitter sans mentionner un autre de ses ouvrages, le Nouvel áthéísme renversé, à cause de la réfutation qu'il contient du systeme de Spinoza. Les arguments dont cette réfutation se com- pose tint en général de la solidité; seulement entre les mains d°un cartésien, et surtout d°un malebran- chiste , ils perdent beaucoup de leur force; parce qtfil y a toujours quelque embarras pour un parti- san de la philosophie des idées et des causes occa- sionnelles, à combattre rigoureusement llauteur de I°Éthique: On ne peut bien raisonner contre Spinoza, qu°en faisant comme Leibnitz , îÿest-à-dire en se pla- çant d`abord en dehors du spinozisme. Or , telle n”est pas la position que prend le P. Lami à Fégard de ce système, auquel, à son insu il est Vrai, mais par certaines pentes, dont comme son maître il ne se garde pas assez , il serait aisément entraîné.
Tel est le P. Lami, auquel je n`ai peut-être pas dû consacrer une étude plus étendue , mais que d'au- tre part il aurait été injuste de ne pas compter avec estime au sein de Pécole cartésienne.