Ô 3 Ô LIVRE VII.

Il commence par dire qu°on a en général traité de la grâce d'une manière trop agréable; pour cher- cher trop à Fembellir, on l`a rendue presque mécon- naissable; à la place des termes simples et naturels de volonté, de consentement, d`amour, Fimagina- tion a introduit dans cette matière ces expressions mystiques d”union, de repos, de mouvement, d`ap- proche et une infinité dÎautres qui ne sont pas sans danger. Mais une exacte philosophie doit bannir tout ce style figuré.

On le sait,idans l`école cartésienne la volonté c°est Pamour. Boursier l°entend ainsi, et dans tous les raisonnements qui vont suivre, il la prendra dans ce sens.

L°amour est autre chose que la connaissance , c°est donc dans Fâme, quand il y naît, un accroissement, par conséquent un nouvel effet de la prémotion di- vine, il l°est dans sa généralité , et dans chacune de ses déterminations particulières.

ll Fest également dans ses degrés; il l°est enfin dans son rapport avec la fin et les moyens; et, pour n'insister que sur ce dernier point, ne paraît-il pas en effet que l`amour de la fin a une fécondité, une intensité et une grandeur qu'il ne tire pas de lui- même, mais de l`objet qu`il poursuit, objet qui est finalement Dieu ou le bien infini? De plus l`amour de la fin est un amour de jouissance; or, pour jouir, nous avons besoin , non-seulement d`une opération de Dieu, mais d°une opération prédéterminante; sans cela nous nous rendrions heureux selon nos désirs. (P. 247.) Et quant à lamour des moyens, il en est au fond de même, par la raison qu'il n`est, en dernière analyse, que l°amour de la fin. Amour