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porter avant quinze ans la population à 1600 familles (l).
Elle devait nourrir les nouveaux colons pendant trois ans
après leur arrivée, leur distribuer des terres (léírichées et
des semences, pourvoir pendant quinze ans à Pentretien des
missionnaires et aux frais du culte. Tous les colons devaient
être catholiques français, afin d'éviter les troubles dont
Québec avait tant souffert depuis quelques années.

L'article 17 de cette charte que publia le Mercure de France,
montre bien que Richelieu et Champlain n'entendaient pas
seulement aller chercher des robes de castor sur les
rives du Saint-Laurent. Le voici: « Les sauvages qui seront
›› amenés à la foi et en feront profession, seront censés et
›› réputés naturels français, et comme tels pourront venir
›› habiter en France quand bon leur semblera et y acquérir,
›› tester, succéder et accepter donations etlégats, tout ainsi
›› que les vrais régnicoles et originaires français, sans être
›› tenus de prendre aucune lettre de déclaration ni de natu-
›› ralité (2) ››.

Cette clause hardie autant que généreuse, n”est-elle pas
la plus belle application de la fraternité chrétienne, et n'est-
elle pas digne du génie de Champlain et de Richelieu?

Les associés faisaient un fonds de trois cent mille livres,
et le roi leur accordaít deux \faisseaixx de guerre armés et
équipés, pour les aider dans Pentreprise.

Au moment même où l”on croyait que la colonie allait
prendre enfin son essor par Tapplication des règlements
nouveaux, elle était à la veille de périr et d`ètre perdue
pour la France. Le premier vaisseau qu”elle envoya au
secours de Québec fut pris par les .anglais qui, sous pré-
texte de soutenir leurs frères calvinistes de la Rochelle,
faisaient la guerre à la France, sans l'avoir d'abord décla-
rée.

Ce furent des Français huguenots de Dieppe, David, Louis
et Thomas Kertli, passés au service de l'.\.ngleterre, qui

(i) Soit quatre mille personnes.
(2) Mercure de France, année 1628, t. XIV, p. 243.