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jambes seraient à moitié dans le feu. Je dirai néanmoins
que le íroid et le chaud n`ont rien dintolerable; mais
pour la fumée, ie vous conlesse que c`est un martyre.
Elle me faisait pleurer nécessairement, sans que jeusse
ni douleur ni tristesse dans le cœur.

›› Il fallait parfois mettre la bouche contre iterre pour
pouvoir respirer. J'ai cru plusieurs fois que jallais être
aveugle, les yeux me cuisaient comme le feu.

›› Pour les chiens, je ne sais si je les dois blêuïier, car
ils m'ont rendu de bons services. Ne pouvant subsister
a Fair, hors de la cabane, ils se viennent coucher tantôt
sur mes épaules et tantôt sur mes pieds. Etant affamés,
ils ne faisaient qlüaller et venir, rôdant partout dans la
cabane, ils nous passaient et sur la figure et sur le ventre,
et si souvent et avec une telle importunité, qiflétant las
de crier et de les chasser, je me couvrais quelquefois le
visage, puis je leur donnais liberté de passer où ils vou-
laient. Pendant que nous mangions, ils portaient le nez
dans nos écuelles plus tôt que nous n'y portions la
Illållll. ››

›› La nourriture devenait Poccasion d`un attire genre de
tourment. Quand la chasse était bonne, la pâture était
abondante, mais le sauvage n”a pas la prévoyance du
lendemain. ll mange gloutonnement et sans mónagement,
tant qu'il lui reste un morceau, comme s'il ne pouvait
pas y avoir pour lui de jours mauvais. Et quel sujet de
mortiílcation dans la manière dont sapprêtaient les ali-
ments! Passant par des mains qui ne sont jamais lavées
et dans des vases dont le cuivre n'était pas aussi épais
que la saleté, elle ne devenait appétissante pour un Eu-
ropéen que grâce au besoin impérieux de la faim.

›› Lorsque le temps ne permettait pas de sortir, ou que
la chasse ne lournissait aucune subsistance, tout le monde
était condamné à passer trois ou quatre jours de suite
sans autre nourriture crue des bourgeons d'arbres, quel-
ques écorces tendres, quelques morceaux de mousse