88 PIERRE DUCALVET
Garneau n’a pas vu que les écrits de Ducalvet dé- noncent un faussaire partout ou il parle de lui-meme et que son but est de faire croire qu’il représente les Canadiens; il n’a pas compris que les insinuations, le vague manifestement voulu de tant de passages ca- chaient le traitre, le coupable en un mot.
Que le général Haldimand prenant la conduite des affaires a un moment des plus critiques se soit montré moins doux que Murray et Carleton, ses prédécesseurs, rien que de bien naturel, a cause du péril de la situation par les ennemis aux frontieres et les traitres au dedans du pays. La bande de \Valker était plus agissante que jamais. Ce gouverneur, dit Garneau, “faisait sur de simples soupcons emprisonner les cit yens par centai- nes.” Ceci est du pur Ducalvet. Garneau, a ce méme endroit, nous explique “sur le bruit d’une nouvelle inva- sion” que nous n’étions pas sur un lit de roses.
Les emprisonnements en masse dont parle Ducal- vet se bornent a une quarantaine cl’arrestations de gens comme lui qui n’étaient que des traitres et sans ex- ception des étrangers au pays. Ma foi ! quand i1 y aurait eu dans le nornbre quelques Canadiens, tans pis pour eux.
La fameuse question des corvées se réduit a peu de chose. Du temps des Franeais, les abus de cette natu- re exaspéraient le peuple de la campagne et avec rai- son. Haldimand, voulant ouvrir des routes pour faci- liter la défense du pays, employa ce moyen, mais payant argent comptant et bon prix ce que le roi de France n’avait jamais payé—et de plus Haldimand fournissait les pelles et les pioches.
Si jamais les chercheurs découvrent que Haldimand